L’Est Républicain
titre Ristourne sur le parking résident[1]
(7 décembre 2012) au lendemain de la réunion de l’atelier vie de quartier
Mont Désert/Jeanne d’Arc/Saurupt/Clemenceau[2].
Il faut rappeler que la politique municipale du stationnement résidant payant[3]
a monopolisé l’essentiel des débats de la soirée.
Toutefois, la prudence s’impose. Il s’agit d’une simple
annonce formulée par les représentants de la municipalité qui entend progressivement
les doléances d’une majorité de ces concitoyens.
En effet, dans le quartier Mont Désert, une mobilisation
s’est progressivement organisée contre le stationnement résidant payant[4]
autour de la signature d’une pétition ayant recueillie près de 650 signatures,
de la création d’une page facebook et d’un blog[5],
d’un dialogue continu avec Patrick Baudot, 6e adjoint de territoire
de la municipalité.
Les riverains considèrent comme injuste le montant mensuel à
payer à la municipalité afin de pouvoir se garer dans leur quartier de
résidence. Désormais, chaque résidant doit acquitter la somme annuelle de 209
euros[6]
pour un service qui n’est pas garanti puisqu’en fonction des heures de la
journée le stationnement reste impossible !
Bref, la somme demandée s’apparente plutôt à une nouvelle
taxe succédant à la taxe d’habitation et, pour certains, à la taxe foncière. Sans
remettre totalement en cause la politique municipale du stationnement payant, les
signataires de la pétition et leurs représentants souhaitent une baisse
significative du montant mensuel d’autant que la mesure a été prise sans
concertation avec les riverains.
Face aux questions des riverains, Mme Guidat, première
adjointe au maire, a pris alors la parole pour répondre à leurs inquiétudes et
à leurs interrogations tout en faisant connaître la position de la
municipalité.
Sa réponse a commencé par présenter le « contexte »
de la décision municipale. Les services de la mairie ont chiffré qu’environ 65
000/70 000 personnes entrent quotidiennement dans Nancy alors que seulement 25
000 personnes quittent la commune. L’une des conséquences majeures de ces
mobilités est l’existence de « voitures ventouses », ces voitures
venues de l’extérieur laissées longtemps au même emplacement et empêchant les
riverains de stationner.
Ces migrations pendulaires (résidence/travail) occasionnent
des difficultés de circulation ainsi que de stationnement au sein de la
commune. Il s’agit ici d’une situation commune à l’ensemble des agglomérations
françaises, chacune proposant ses propres solutions.
Mme Guidat a donc présenté les réponses de la ville de Nancy
en précisant qu’elles s’inscrivent dans un plan de déplacement urbain (PDU) voté
par le conseil municipal qui règle les conditions de circulation[7].
Le nouveau PDU de 2006 a pour objectif de faciliter l’accès au centre grâce aux
transports en commun. A écouter les élus, la pièce maîtresse du PDU serait la
mise en place d’un anneau de desserte facilitant les accès au cœur de l’agglomération
et aux parkings (voir carte ci-dessous)...
D’abord, Mme la première adjointe au maire a évoqué une
réorganisation de l’offre des transports en commun à venir. Pour inciter les
citoyens à davantage les fréquenter, l’objectif est à une simplification de
l’offre qui devrait s’organiser prochainement autour de 15 lignes dont deux
lignes structurantes : la ligne 1 du « Tram » (nommé ainsi à des
fins commerciales mais qui n’en est pas un) et la ligne 2 dont la mise en place
occasionne actuellement une série de chantiers dans la ville. Par ailleurs, la
ligne 2 sera desservie par un « bus à haut niveau de services », non
par un « Tram ».
Ces choix peuvent interroger sur l’efficacité de cette
nouvelle offre[8]
notamment suite à l’échec du choix par la municipalité actuelle du TVR (bus sur
pneus guidé par un rail) construit par Bombardier Transport, dont le coût aura
été au final probablement plus élevé pour les Nancéiens que la construction
d’un vrai tramway, à l’image de celui qui avait circulé dans la commune de 1874
jusqu’à la fin des années 1950, et dont la longévité semble compromise.
Ensuite, la ville entend développer sa politique de parkings
relais de taille moyenne disséminés dans l’agglomération le long des lignes de
transport en commun n°1 et n°2. Actuellement, la ligne 1 compte trois parkings
relais : le parking Essey Mouzimpré (250 places), le parking relais de
Saint - Georges "Les deux rives" (100 places), et le
parking relais de Vandoeuvre CHU Brabois (100 places)[9] soit
un total de 450 places pour la ligne 1. Leurs utilisateurs bénéficient alors
d’un tarif très attractif mêlant stationnement et tickets de transport en
commun, à l’image du système efficace développé à Strasbourg. Ce système des
parkings relais est en principe signalé par l’acronyme P+R (de l’anglais Park and ride que l’on peut
traduire en français par Parker et Rouler).
Le but serait d’accroître la pratique des P+R. La position
de la mairie semble contradictoire. Les parkings relais ne sont envisagés que
pour les deux seules lignes 1 et 2 qui ne concentrent pas l’ensemble des flux
venus de l’extérieur de l’agglomération. En ce qui concerne le quartier Mont
Désert/Jeanne d’Arc/ Saurupt/Clemenceau, ce secteur de la ville doit compter en
journée avec des véhicules issus des autoroutes venant de Lunéville (A33) ou
d’Epinal (A 330) sortis au Parc des expositions. La partie basse de l’avenue de
Boufflers est également envahie chaque jour par des voitures ventouses
probablement irriguées par l’A 31 (axe Toul-Nancy)…
La question du stationnement dans la commune ne semble pas
pour autant résolue face à la faiblesse de l’offre de stationnement en parking
relais. De plus, à entendre Mme la première adjointe, il semblerait que cet axe
des parkings relais soit progressivement abandonné face à la nouvelle carte des
lignes de transports en commun à venir au profit des parkings souterrains.
Enfin, selon Mme Guidat, le dernier axe concerne
l’accessibilité facilité aux divers parkings souterrains de la ville. Leur
usage doit être développé et facilité notamment grâce à une politique d’affichage plus lisible
en cours de réalisation. Il faut espérer que cette annonce ne corresponde pas
aux panneaux temporaires liés aux fêtes de fin d’année (voir photo ci-dessous).
Aussi ces parkings sont situés en zones péricentrale et surtout centrale (voir carte
ci-dessous).
La politique de la ville semble paradoxale : limiter la
présence des voitures en ville sans proposer de véritable alternative efficace.
En effet, les visiteurs sont obligés de converger vers le centre pour se garer.
Arrivés en zone péricentrale, ils ont le choix entre deux types de
stationnement l’un plein air, c’est-à-dire dans la rue, parfois gratuit,
l’autre en parking souterrain toujours payant, sinon de poursuivre jusqu’en
zone centre.
Dans les zones péricentrales, il se maintient une
concurrence de stationnement entre résidants et visiteurs. Les riverains se trouvent
alors doublement pénalisés : stationnement résidant payant et persistance
de la difficulté à se garer. De plus, la politique de la municipalité ne fait
que décaler le problème des voitures ventouses aux quartiers voisins demeurés
gratuits.
Mme la première adjointe est aussi intervenue sur la notion
du coût de la politique actuellement menée par la municipalité. La souplesse de
l’offre se stationnement payant a été particulièrement soulignée, notamment la formule 1 euro la
journée pour les résidants, tarif présenté comme très compétitif... Les résidants doivent également prendre en compte les coûts d’un horodateur (5000
euros) et de son entretien annuel (1000 euros) dont ils n'ont jamais demandé leur implantation. Or il s’avère que leur
installation serait vite rentable[10]
(voir post « Combien rapportent les horodateurs ? »).
Ainsi, le long discours de Mme Guidat a évité la question du
coût du stationnement résidant imposé aux riverains du quartier sans toutefois
réussir à convaincre l’auditoire à entendre les nombreuses questions qui ont
suivi.
Face à l’insistance de l’assemblée présente inquiète des
dépenses supplémentaires engendrées par l’extension de la zone de stationnement
payant, Mme Guidat a annoncé une prochaine baisse de la cotisation mensuelle d’environ
20% qui devrait alors s’élever à 15 euros environ.
Le stationnement résidant payant : un choix politique inscrit dans le PDU
Suite à une question demandant de préciser le calendrier de la mise en place de la mesure, Mme la première adjointe a rappelé qu’il fallait d’abord l’inscription de la mesure à l’ordre du jour d’un prochain conseil municipal.
Surtout elle a ajouté que la mesure n’était pas envisageable avant la mise en place du stationnement payant dans l’ensemble de la zone correspondant à l’anneau de desserte (voir carte ci-dessous). Il faut donc attendre que d’autres quartiers de la commune soit passés en stationnement résidant payant. La lecture de la carte permet de saisir quels sont les autres quartiers concernés par la prochaine phase de l’extension du stationnement résidant payant annoncée pour la fin du printemps 2013. De plus, il s’avère que l’extension de la zone de stationnement payant ne se limite pas à l’espace circonscrit par l’anneau de desserte puisque le secteur Austrasie est payant (voir carte ci-dessous).
Quoiqu’il en soit, la baisse ne pourra être effective, si elle est votée par le conseil municipal, seulement à partir de l’automne 2013, soit au moment de la campagne des prochaines élections municipales.
Suite à une question demandant de préciser le calendrier de la mise en place de la mesure, Mme la première adjointe a rappelé qu’il fallait d’abord l’inscription de la mesure à l’ordre du jour d’un prochain conseil municipal.
Surtout elle a ajouté que la mesure n’était pas envisageable avant la mise en place du stationnement payant dans l’ensemble de la zone correspondant à l’anneau de desserte (voir carte ci-dessous). Il faut donc attendre que d’autres quartiers de la commune soit passés en stationnement résidant payant. La lecture de la carte permet de saisir quels sont les autres quartiers concernés par la prochaine phase de l’extension du stationnement résidant payant annoncée pour la fin du printemps 2013. De plus, il s’avère que l’extension de la zone de stationnement payant ne se limite pas à l’espace circonscrit par l’anneau de desserte puisque le secteur Austrasie est payant (voir carte ci-dessous).
Quoiqu’il en soit, la baisse ne pourra être effective, si elle est votée par le conseil municipal, seulement à partir de l’automne 2013, soit au moment de la campagne des prochaines élections municipales.
Il faut noter que la question du stationnement résidant
payant devient un enjeu électoral puisque l’opposition par la voix de Mathieu
Klein a interpellé le conseil municipal sur la question lors de sa réunion du
17 décembre 2012[11].
Aussi, si le conseil municipal de Nancy peut voter
rapidement une baisse significative du montant mensuel du stationnement
résidant, une politique de circulation et de stationnement dans la commune efficace
ne peut se penser et se financer qu’à l’échelle de la Communauté urbaine du
Grand Nancy en partenariat avec le Conseil général et le Conseil régional afin
de répondre aux besoins des Nancéiens sans davantage les taxer ainsi qu’aux
besoins des visiteurs quotidiens.
[8] Lire les ambitions affichées dans cet article
« Vivre à Nancy dans 10 ans » qui fait probablement écho au PDU voté en 2006 http://www.lexpress.fr/region/vivre-agrave-nancy-dans-dix-ans_478406.html